Selon deux articles éclairants parus dans la même page du quotidien Les Echos en date du 6 septembre :
1er article : « Seuls 17% des membres du French Tech 120 ont publié leurs comptes 2022 ». À comparer à 48% en 2020 et 41% en 2021, soit une chute régulière selon les données collectées par le site Pappers.
Et 7 sociétés du Next 40 ont donné accès publiquement à leurs résultats.
2ème article : « Les opérations de LBO font une percée dans la French Tech ».
Selon la banque d’affaires Clipperton, « 30% des sorties dans la French Tech ont eu lieu à travers un LBO depuis 2021 ».
Même si les entreprises concernées sont différentes d’un article à l’autre, je m’étonne de ce que la solution d’entrée sur un marché financier public (ou encore IPO) ne soit quasiment jamais choisie par les investisseurs historiques pour trouver une liquidité à leurs actions sans endetter l’entreprise. Au contraire, les LBO montrent qu’on préfère endetter l’entreprise en contrepartie d’une cession totale ou partielle d’une participation au capital. Certes, la « discipline de la dette » a du bon mais seulement en situation de forte rentabilité et de grande solidité de part de marché, ce qui est rare surtout dans un univers Tech aux mutations rapides.
Or, les entreprises Tech ont besoin de capitaux propres et non de sac tyrolien sous forme de dettes pour accélérer.
Or, les investisseurs individuels ont besoin de participer à de bons projets de croissance pour préparer leur avenir financier.
Or, un montant significatif de capitaux alloués aux fonds d’investissements provient d’organismes collectant des cotisations auprès de particuliers pour une mission d’assurances et de retraites, notamment.
Or, l’information publique est un facteur de démocratie lucide, éclairée et responsable.
À quoi sert notre outil de financement des entreprises par le marché financier public ? Les entreprises Tech sont-elles si performantes ? Les prix demandés sont-ils soutenables ?
En tant qu’animateur d’IBI, listing sponsor, c’est-à-dire un des très rares promoteur de cotations et accompagnateur d’entreprises cotées (et non cotées) indépendant, j’ai conscience d’être soupçonné de partialité, ce que j’assume entièrement, parce que, quitte à changer radicalement certaines règles et comportements, le marché financier public est un composant précieux et allant de pair avec le private equity dans la chaîne de l’organisation du capital et du financement des entreprises de notre pays.
Qu’en pensez-vous ?
Publié sur Linkedin par Louis-Victor d’Herbès le 11 septembre 2023.