En ces temps de décisions budgétaires difficiles à prendre, je ne comprends pas la raison pour laquelle, en cette année 2024, aucun document n’est accessible pour présenter de façon pédagogique les dépenses de l’Etat, les recettes et leur répartition, leur évolution, leur financement, de façon aussi détaillée que possible, et certifiée par des experts.
La Cour des comptes a besoin d’aide, et l’on sait qu’en France la « double commande » est efficace.
Certes, les comptes généraux de l’Etat français existent, et constituent un louable effort pédagogique depuis 2006, mais ne réunissent pas l’ensemble des engagements financiers de notre pays, et leur lecture nécessite un investissement personnel important.
Les entreprises cotées sur un marché financier ont l’obligation de présenter des données comptables certifiées par des commissaires aux comptes, et des données dites extra-comptables sous forme de déclaration de performance extra-financière (DPEF), elles aussi certifiées par un expert.
Ces informations peuvent être rassemblées dans un document appelé « Document d’Enregistrement Universel », accessible en ligne aux actionnaires et aux non actionnaires, et contrôlé par l’Autorité des marchés financiers.
Un document rassemblant l’ensemble des engagements de l’Etat, certifié par des experts, mis en ligne au plus tard 4 mois après, par exemple, le 31 décembre de chaque année, éclairerait considérablement le débat public actuel qui dispose de données le plus souvent éparpillées, difficiles d’accès et disponibles sous un format de comptabilité nationale difficilement compréhensible par le plus grand nombre, à l’inverse du format classique de comptabilité des entreprises.
Ce document serait évolutif, augmenterait les chances d’obtenir plus de lecteurs, enrichirait le débat politique à partir de données claires, ferait émerger de nouvelles idées, et canaliserait l’action.
Publié sur LinkedIn par Louis-Victor d’Herbès le 30 septembre 2024.